DES TERRES D'UN AUTRE ÂGE par Patrishark

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13 juin 2014
3 min de lecture

Le déterrage ou vénerie sous terre est un mode de chasse qui consiste à prendre sous terre un animal. Un chien de chasse est envoyé dans le terrier de l’animal afin de bloquer le gibier jusqu’à son déterrage par creusement dans le sol guidé par les aboiements du chien. L’animal acculé est alors saisi par des pinces et tué. La mise à mort peut se faire par une arme blanche, une dague de vènerie, une arme feu ou même un épieu ! Et on rapporte souvent le cas des renardeaux, achevés à coups de talon… Le stress et la souffrance liés à ce type de chasse, depuis la poursuite jusqu’à l’épuisement et la mise à mort, sont supportés par ces animaux jusqu’à la fin!

En France, les espèces concernées sont le renard, le blaireau, le rat musqué et le ragondin. Les renards, ragondins et rats musqués, souvent classés nuisibles dans les départements français, peuvent être chassés de cette manière toute l’année. Le blaireau se déterre du 15 septembre au 15 janvier, mais la période peut être prolongée du 15 mai au 15 septembre alors que les petits sont dans les terriers en mai/juin ! Il faut savoir que le blaireau est protégé dans de nombreux pays tels que la Belgique, la Grande-Bretagne, l’Irlande, les Pays-Bas, le Danemark, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, la Grèce… D’après Pierre Athanaze de l’ASPAS, la vénerie sous terre était, il y a encore quelques années, marginale, mais elle prend un essor important. Selon la Fédération nationale de chasse et l’Association française des équipages de vénerie, les équipages de chasse sous terre étaient environ 3. 000 en 2008, soit 70.000 à 80.000 chasseurs et 120.000 à 140.000 chiens ! Si chaque équipage ne chasse que 15 jours par an (ce qui est largement sous-estimé) et qu’il massacre trois blaireaux par opération, cela totaliserait quelque 135.000 animaux ainsi exterminés chaque année par ce seul mode de chasse. Et bien plus de renards et de ragondins. Un championnat de France de déterrage est même organisé, il a lieu en mai. C’est la période où bon nombre de jeunes blaireaux ne sont pas encore sevrés… Les déterreurs sont évalués suivant leur rapidité, leur efficacité et sur la qualité de leur travail. Les témoignages commentant la violence de la chasse sous terre est sans appel : « La renarde et ses renardeaux ont été tués à coups de pelles et de pioches devant de jeunes enfants assistant à cette exécution » Témoignage reçu au ROC. « Trois, quatre heures passent. C’est aux aboiements des chiens que les déterreurs devinent que l’animal traqué, harcelé, n’est plus qu’une loque. Alors, un de leurs larbins ouvre le terrier avec une pelle et saisit au bout d’une longue pince une pauvre petite chose rousse, déchiquetée, souillée de terre et de sang. Une renarde qui ose encore se cabrer, yeux exorbités par la douleur, avec sans doute, l’effroyable pensée de ses petits livrés à l’ennemi. On l’achève d’un coup de pistolet en même temps que sautent les bouchons de champagne. Quant aux renardeaux, tradition oblige, un bon coup de talon leur écrase la tête.» Paule Drouault. Une pétition pour demander l’abolition du déterrage est accessible ici