LE CIRQUE: DERRIÈRE LES PAILLETTES par Patrishark

Le 16 octobre 2012, le journal Charlie Hebdo publiait un article sur la situation des animaux dans les cirques en France à ce jour. C’est le Fondateur de l’association Code Animal (association pour la protection des animaux en captivité), Franck Shrafstetter, qui répondait aux questions de Luce Lapin.

L’interview fait un point sur l’évolution des conditions de détention des animaux dans les cirques sur ces dernières années. D’après Franck Shrafstetter, les animaux détenus dans les cirques n’ont obtenu sur ces 20 dernières années qu’un arrêté pris en 2011 imposant des normes de détention applicables à compter de mars 2013. Cet arrêté a pu voir le jour grâce au travail et à la pression des associations mais aussi à l’évolution de la conscience publique. Par exemple, cet arrêté permettra aux animaux de ne plus être enfermés dans des cages de 4 m2 dans les camions mais devront disposer de cages extérieures. L’avancée est donc minime concernant le bien-être de ces animaux. Il y a actuellement environ 200 cirques qui sillonnent les routes de France avec des animaux domestiques et sauvages. A ces cirques s’ajoutent des ménageries présentant des requins, des reptiles, des otaries… Comment peut-il être possible de respecter le bien-être des espèces animales lorsqu’elles passent plus de temps sur la route que sur la piste lors des déplacements d’un lieu de représentation à l’autre ? Les cages, quelles que soient leur taille, ne restent que des cages ou des chaînes pour les éléphants. Ces animaux, contraints de vivre dans des lieux exigus alors que les besoins de leur espèce nécessiteraient des kilomètres de marche par jour comme on peut l’observer pour leurs congénères vivant à l’état sauvage, présentent souvent des mouvements stéréotypés à type de balancements de la trompe, déplacements en rond dans leur cage témoignant de leur mal-être. De plus, certaines espèces grégaires de nature comme les éléphants se retrouvent seuls alors que les tigres, espèce solitaire, se voient contraints d’être plusieurs par cage.

Enfin, ces animaux subissent très tôt, souvent par le biais d’un centre de dressage spécialisé ou directement par les cirques eux-mêmes, le dressage très violent qui leur fera exécuter les numéros demandés qui sont contre-natures et douloureuses. Les positions comme le poirier pour l’éléphant n’existant pas à l’état naturel ne peuvent qu’être enseignées par la force, des dires mêmes des dresseurs qui attestent que seule la terreur permet d’obtenir d’un animal sauvage ces numéros…

Face à ce constat, la France n’a toujours pas pris de mesure permettant d’interdire la présence d’animaux dans les cirques. Cette interdiction permettrait aux cirques traditionnels de conserver leur activité mais en ne s’entachant plus de la souffrance animale. Des cirques sans animaux existent et prouvent qu’il est possible de conserver la magie et la beauté du spectacle pour les petits et les grands sans cette souffrance. Des pays tels que la Bolivie, le Costa Rica, l’Inde, l’Israel, le Liban, le Pérou ont décidé d’interdire la présence d’animaux dans les cirques. En France, certaines municipalités ont décidé également de prendre un arrêté permettant de ne plus accepter les cirques détenant des animaux sur leur commune.

A quand une décision nationale ? Il est important de considérer que ces spectacles vont à l’encontre de l’éducation des enfants au respect et à la protection de la nature. Que peuvent-ils apprendre de ces espèces dont on ne leur explique pas le mode de vie mais plutôt l’oppression de l’homme sur les plus faibles ?

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