AÏ, UN PARESSEUX TRES COURAGEUX
- PatriShark
- 13 juin 2014
- 3 min de lecture
Le paresseux (aï ou unau) est le nom donné à ces mammifères d’Amérique du Sud (à ne pas confondre avec le paresseux australien qui est l’autre nom du koala). Ces animaux sont connus pour leur mode de vie original : ils se déplacent avec une extrême lenteur.
En Guyane, département français, il y a deux espèces de paresseux : le aï et le unau.
Le aï ou paresseux à trois doigts (ou bradypus tridactylus) mesure de 18 à 70 cm et pèse environ 5,5 kg à l’âge adulte. Les mâles portent une tâche orange dans le dos. C’est un herbivore qui a trois estomacs et un cœur plus petit que celui d’un pigeon. Il dort de 18 à 20 h par jour. C’est grâce à une irrigation sanguine spécifique qu’il peut rester suspendu des heures sans se fatiguer. Enfin, c’est le seul animal au monde à tourner sa tête de 270 degrés.
Le unau ou paresseux à deux doigts (ou coleopus didactylus) mesure de 27 cm à 1 m et pèse jusqu’à 8,5 kg à l’âge adulte. Il est omnivore. A la différence du paresseux à trois doigts, il est nocturne, plus gros, plus sauvage et plus défensif. Même si les prédateurs naturels de ces deux espèces de paresseux , l’aigle harpie et le jaguar, sont toujours présents, on peut dire que le plus grand danger vient de l’homme. En effet, c’est la déforestation qui détruit leur habitat, le feu piège les animaux et la route est meurtrière.
La chasse de ces animaux est totalement libre. Le paresseux n’est interdit qu’au commerce mais il est toujours possible de le tuer. Le paresseux étant consommé en Guyane, il a été renommé : mouton paresseux.
De plus, les croyances guyanaises affirment que leurs griffes sont empoisonnées. Il n’est donc pas rare de trouver des paresseux avec les doigts coupés. Il est alors impossible pour les paresseux de vivre car ces doigts leur permettent de s’accrocher en se fermant comme une clé.
L’association Chou-Aï a pour mission de proteger le mouton paresseux et dispose également d’un centre de soins. Elle a été créée en 1999 par Michel et Paule DECRETTE après avoir recueilli un bébé paresseux orphelin vendu sur le marché de Cayenne: celui-ci ne survivra pas. Un autre sera retrouvé ligoté, sans eau et sans nourriture depuis une semaine, puis les sauvetages vont s’enchainer.
Leur action consiste à intervenir lors des périodes de déforestation : les membres sont présents pendant l’abattage des arbres afin de surveiller la présence ou non d’un paresseux sur l’arbre qui va être abattu et si tel est le cas, prévoir un système évitant de tuer l’animal lors de la chute de l’arbre et de l’amener au centre de soins. Les missions de l’association sont également d’effectuer des sauvetages ponctuels ce qui demande une disponibilité 24 heures sur 24.
Enfin, l’association Chou-Aï effectue des relachers de paresseux notamment au Centre Spatial Guyannais, qui est l’endroit le plus protégé du littoral car interdit aux chasseurs, mais mène aussi des actions de repérage. En complément de ces différentes missions, l’intervention de l’association dans les écoles permet de sensibiliser la population à ce sujet.
Le paresseux n’est pas suffisamment protégé puis que la convention de Washington ne préserve les deux espèces de paresseux en Guyane que dans les sites protégés. L’espèce est donc victime à la fois de croyances erronées et de l’activité humaine qui détruit son habitat. Des actes de barbarie existent malheureusement toujours comme en témoigne la prise en charge en mai 2011 d’un unau lié à un arbuste par des câbles téléphoniques, il était étranglé par les câbles et ses membres étaient aussi liés aux branches de l’arbuste. Sans les actions de l’association Chou-Aï, la situation précaire du paresseux en Guyane ne serait pas connue du grand public. ASSOCIATION CHOU-AI - GUYANE Par Patrishark pour FUDA copyright FUDA 2013

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