LA ROUGE BANQUISE par Patrishark
- Contact FUDA
- 9 juin 2014
- 4 min de lecture
Le 30 septembre 2012, la Norvège et le Canada décident de demander la constitution d’une commission dans le cadre du recours déposé devant l’organisation mondiale du commerce (OMC). Cette demande fait suite à l’embargo de l’Union Européenne datant de 2009 sur les produits issus de la chasse commerciale au phoque.
Pour le Fonds International pour la protection des animaux (IFAW), cette demande vise plutôt à saboter la législation européenne. Barbara SLEE, chargée de campagne phoques pour IFAW déclare dans un communiqué de presse officiel : « les Européens ont le droit de refuser une industrie cruelle, sanglante et inutile, et le Canada comme la Norvège doivent respecter ce choix. Le recours devant l’OMC au nom de la sauvegarde d’une industrie moribonde aura de terribles répercussions financières et pourrait compromettre un accord commercial de plusieurs milliards d’euros entre le Canada et l’Union Européenne ». Dans les années 80, grâce à l’important travail d’information au public par les associations et l’indignation de millions de personnes dans le monde, l’importation de fourrures de blanchons (bébés phoques du Groenland) et de fourrures de dos-bleus (bébés phoques à capuchons) a été interdite en Europe. Cependant, à la fin des années 90, malgré d’intenses pressions internationales, le gouvernement canadien déverse des millions de dollars dans la promotion du massacre des phoques du Groenland en augmentant même les quotas. Aujourd’hui, le gouvernement canadien refuse d’admettre la cruauté de la chasse au phoque et continue à soutenir l’industrie. Il faut rappeler que la « chasse » commerciale des phoques au Canada est le plus grand massacre de mammifères marins en masse au monde. En 2012, le Canada a autorisé la mise à mort de 270 000 phoques du Groenloand.
Mais pourquoi cette chasse est-elle intolérable dans sa cruauté pour les associations et la population alors que le gouvernement canadien ne la perçoit que comme un pilier économique pour de nombreuses collectivités côtières du Canada Atlantique, du Québec et du Nord Canada ? Des associations telles que Sea Shepherd continue de s’opposer à cette activité nommée « chasse ». En effet, cette chasse n’en est pas vraiment une dans le sens où les « chasseurs » n’ont qu’à marcher jusqu’aux phoques qui n’ont aucun moyen de fuir ni de se cacher pour pouvoir leur fracasser la tête ou leur tirer dessus. Cette chasse est cruelle car la pression commerciale et la concurrence rendent la vitesse plus importante que le respect des animaux : certaines années, il est arrivé que 150 000 phoques soient abattus en deux jours. Il est donc impensable que des pratiques respectueuses des animaux soient appliquées dans ces conditions. Cette chasse entraîne aussi un nombre important d’animaux blessés : lorsque les chasseurs tirent depuis leur bateau ou que les chasseurs les poursuivent sur les plaques de glace en brandissant leur hakapik, il n’est pas possible d’assommer l’animal du premier coup et de ce fait, les phoques gisent, terrifiés, sur la glace en proie à de grandes souffrances voire même tombent à l’eau et sont « perdus ». En l’état actuel des choses, aucune réglementation n’oblige une mise à mort humaine des phoques : les pratiques de chasse actuelles autorisent : l’empalage des animaux vivants et conscients sur des crochets métalliques, des tirs sur les phoques depuis le bateau instable en mer, environ 95% des phoques à abattre sont des bébés de moins de 4 semaines, une étude post-mortem a montré que 42% des bébés phoques étaient écorchés vivants. Pour le Canada, la chasse au phoque est une vieille tradition qui permet à de nombreuses familles de collectivités côtières, qui tirent jusqu’à 35% de leur revenu annuel de cette pratique, de subvenir à leurs besoins. Le gouvernement canadien prétend également que la chasse commerciale des phoques est importante pour les Inuits, alors que cette chasse de subsistance est différente de la chasse commerciale. En effet, les Inuits de l’Arctique Indien chassent moins de 1000 phoques du Groenland, le plus souvent adultes, pendant les mois d’été. Nous sommes donc loin des quotas fixés par le gouvernement (270 000). De plus, un des arguments avancés pour défendre cette pratique est l’abattage des phoques pour protéger les stocks de poissons. Hors cet argument n’a pas été prouvé scientifiquement. D’ailleurs un rapport du secrétariat de consultation scientifique du Ministère des Pêches et Océans canadiens a mentionné que : « bien qu’elle soit pratiquée fréquemment, l’ampleur de la réduction nécessaire de la population de phoques et la réponse correspondante des populations des proies visées sont des sujets qui ont rarement été évalués , à tel point que leur efficacité est mal comprise. De plus, les résultats provenant d’autres programmes de contrôle des prédateurs indiquent que des conséquences sur le réseau trophique, non désirées et difficiles à prédire, sont néanmoins communément observées ». S’il y a bien une certitude, c’est donc celle que cette pratique est une menace pour la survie des phoques.
Face à ce constat d’un massacre organisé en masse sur la banquise de ces mammifères marins, uniquement motivé par un argument économique, comment serait-il possible de cautionner de telles pratiques uniquement dans un but de commercialisation de produits superflus de luxes et d’apparat?
PAR PATRISHARK POUR LE MOUVEMENT FUDA Sources : -Ministère Pêche et Océan Canada : http://www.dfo-mpo.gc.ca/fm-gp/seal-phoque/index-fra.htm -IFAW : http://www.ifaw.org/france/notre-travail/phoques/phoques-et-p%C3%AAcheries -Sea Shepherd : http://www.seashepherd.fr/seals/ -Actualités News Environnement : http://www.actualites-news-environnement.com/29235-Embargo%20sur%20les%20produits%20d%C3%A9riv%C3%A9s%20de%20phoque%20:%20le%20Canada%20et%20la%20Norv%C3%A8ge%20r%C3%A9pliquent.htm
Comments