ÇA SERT À QUOI UN DIAMANT? par Michèle
- Contact FUDA
- 10 févr. 2014
- 3 min de lecture
A FAIRE JOLI? Ça ressemble à un morceau de verre blanc taillé: tout le bintz qu'on fait autour, c'est juste parce que c'est RARE. Que demain un gars invente une espèce de four à micro-ondes philosophales qui sachent transformer en trois minutes le moindre gravier, schping: en diamant, on rigolera un bon coup parce que plus personne ne trouvera le moindre intérêt à s'afficher avec des trucs qui vaudront plus peau'd'balle autour du cou ou des doigts. Idem pour les rubis, les émeraudes...
Allez, VanCleef, hop: à Pôle Emploi. "Tailleur de truc qui vaut plus une épingle cherche reconversion dans le textile." Quand vous voulez faire vraiment plaisir à un enfant, lui proposez-vous un beefsteak, ou plutôt une belle coupe de fraises juteuses au sucre? Une saucisse, ou un pain au chocolat fondant?
Dans la grande majorité des cas faut plutôt marchander pendant un bon moment avec un gamin coincé devant une assiette contenant un morceau de barbaque, avant d'arriver à ses fins. Je parle des tout petits, de ceux qui n'ont pas encore été endoctrinés, formatés... En général on la leur planque dans une purée de légumes, ou alors on fait passer l'bazar entre deux bouchées de pâtes ou de frites.
D'ailleurs la phrase "Finis ta viande sinon tu n'auras pas de dessert", sort-elle de mon imagination, ou bien? Et même mieux: si les fameux hamburgers mcDo étaient consommés à la maison, sans le ketchup, sans le pain de mie sucré qui l'accompagne, sans le cadeau HappyMeal et les copains et les parcs à boules ou à toboggan pour jouer avant ou après le repas, comme ça bim cash dans l'assiette et sur un coin de table en cuisine, j'ai comme une vague impression qu'aucun gamin ne se roulerait franchement par terre pour en réclamer...D'où vient alors cette "aura" de la viande...
Pourquoi un tel "prestige", dans notre culture humaine, par rapport aux produits végétaux? J'aurais bien une réponse à proposer, mais ça risque de paraître osé bien que certains aient déjà eu l'occasion de vérifier cette théorie: les végétaux, ça se cueille, ou ça se ramasse, dans tous les cas c'est immobile et inoffensif.
Et en général ça repousse à l'endroit où on les a vu la dernière fois. Quand t'as trouvé un manguier, un noisetier, un figuier, un framboisier, si quand tu reviens il n'est plus là c'est juste que tu t'es gouré d'embranchement dans la forêt. Les animaux au contraire il faut tout d'abord les repérer, parce que ça se déplace tout l'temps, et ensuite leur courir après ou leur tendre des pièges; certains sont sauvagement cornus et prêts à tout, comme nous, pour défendre leurs petits; tous sont en tous cas alertes, rapides et méfiants parce qu'en général au coin des plaines zé des bois se trouvent également d'autres animaux affamés et sauvagement armés de crocs; ces derniers pas très urbains, en plus, ni particulièrement policés vis-à-vis de concurrents potentiellement mangeables aussi et équipés essentiellement d'une peau de lapin sanglée autour de la quiquette.
Bref partir à la chasse, par rapport à la cueillette, c'est mamouthement plus aléatoire et risqué.Si l'on rajoute la théorie de certains paléontologues, qui défendent l'idée que nos lointains ancêtres ne se seraient primitivement rabattus sur la chasse qu'en cas de pénurie de végétaux, c'est à dire par déduction logique: en cas d'extrême nécessité ou plus clairement encore: de FAMINE imminente, c'est pas bien malin de comprendre d'où découle la notion de produit rare et précieux.
Avec au passage et en prime les félicitations spéciales du jury féminin votées aux mâles courageux qui auront su risquer leur vie pour sauver leurs petits d'une mort lente et atroce. (On ne s'en souvient pas beaucoup aujourd'hui dans nos contrées, mais avoir faim, ça fait mal, oui, et mourir de faim ça dure, ça dure...)
Si l'on superpose à ceci la théorie de Darwin, qui (entre autres choses) a toujours prétendu, de concert avec ses pairs, Linné, Cuvier, tous honorifiquement titrés et bardés de diplômes de naturalistes, et après mûr examen des caractéristiques anatomiques et physiologiques de l'homo-sapiens, que l'homme est biologiquement programmé à la base pour se nourrir de végétaux, serait-ce audacieux de conclure que la consommation de viande vit sur l'erre d'un prestige nutritionnel usurpé, essentiellement dû au fait qu'elle a eu sauvé des clans entiers de frugivores au cours des périodes glaciaires ?
(Ah, quelle malchance pour ces milliards de veaux, vaches, cochons, agneaux, poulets, massacrés en boucle aujourd'hui, qu'Häagen-Dazs n'ait vu le jour qu'à la fin du vingtième siècle après ce végétarien de Jésus-Christ... ) Faut-il que les lobbies aient fait depuis du bon travail, pour qu'on en arrive à considérer qu'il faille "devenir végétarien" alors que nous le sommes tous à la base... Par Michèle Végé
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