


POUR L'AMOUR DES GIRAFES

A force de parler des lions et des ours blancs, on oublierait presque le funeste destin de la girafe.
Au fil des années, les populations se réduisent dans l'indifférence quasi-générale. Le plus grand et plus élégant des mammifères terrestres s'éteint dans le silence...
Jusqu'à ces 30 dernières années, l'animal n'était pourtant pas en danger. La girafe n'était pas chassée pour sa viande, elle ne représentait pas d'intérêt médicinal, elle n'était pas touchée par les épidémies.
Aujourd'hui, la population baisse fortement, pour atteindre des stades alarmants. Au début des années 2000, il n'y en avait plus que 140.000 Aujourd'hui, elles sont 80.000

Implantée en Afrique, la girafe est divisée en 9 sous-espèces qui se différencient par leur patrimoine génétique et la forme de leurs tâches. Loin de s'étendre sur tout le continent, chaque espèce forme une petite poche de population en Afrique de l'est ou australe. Certaines sous-espèces sont plus fragiles que d'autres.
Ainsi, la girafe de Rothschild, à cheval entre le Sud-Soudan et l'Ouganda ne compte plus que 650 individus et est inscrite sur la liste des espèces en dangers de l'Union internationale pour la conservation de la nature.
Les raisons de ce déclin sont multiples. A commencer par la déforestation et la destruction de leur habitat. L'agriculture se développe rapidement sur les terres que les girafes affectionnent. Et les relations entre l'animal et l'homme se détériorent rapidement.
Les girafes envahissent les champs et détruisent les cultures, elles sont pourchassées et parfois même fléchées par les cultivateurs.
Mais ces dernières années, le braconnage est devenu un problème supplémentaire. Dans l'Afrique rural, le gibier représente une large part du régime alimentaire et tuer une girafe demande peu d'efforts pour une grande quantité de viande. Surtout, leur peau et devenue un matériau très prisé pour fabriquer des sacs, des chaussures ou des bracelets.

Dernièrement, une rumeur a accéléré le braconnage en Tanzanie. Les croyances locales attribuent à la cervelle et à la moelle de la girafe des vertus curatives anti-VIH. Une tête fraichement coupée ou un os peuvent facilement atteindre 140 dollars la pièce.
Dans ce continent où le sida fait des ravages, les croyances prennent le pas sur les médicaments. Les décoctions d'herbes ou même les organes d'homme albinos sont réputés pour soigner la maladie. En Afrique du Sud, l'ancienne ministre de la Santé Manto Tshabalala-Msimang faisait ainsi la promotion de l'ail, de la betterave et de l'huile d'olive pour soigner la maladie.
Les animaux rares sont aussi en première ligne. Les os de lion ont remplacé ceux des tigres et les cornes de rhinocéros pour des médicaments expédiés en Asie.
Pour contrer ce déclin, certains pays ont décidé de réagir. Le meilleur élève, c'est le Niger. Le pays abritait la dernière colonie de girafes d'Afrique de l'Ouest. "Les efforts déployés par le gouvernement pour protéger les girafes ont porté leurs fruits. Elles n’étaient que 50 en 1996 contre 310 aujourd’hui", a ainsi déclaré le ministère nigérien de l’Environnement.
Pour y arriver, le gouvernement s'est employé dans une vaste campagne de sensibilisation de la population et a financé les cultures des habitants environnants. Le résultat est tel que les girafes commencent à devenir trop nombreuses sur leur secteur. "Nous sommes en train de négocier avec les pays voisins afin que nous puissions faire des délocalisations" expliquait en 2012 à Slate Afrique Khalid Ikhiri, le président de l'Association pour la sauvegarde des girafes du Niger.
Malgré cette belle réussite, le sort des girafes est toujours inquiétant. L'animal pourrait rapidement rejoindre les 22 413 espèces en voie de disparition.

Sensible au sort des Girafes, FUDA s'inscrit dans une démarche de sensibilisation pour briser le silence qui étouffe leur déclin programmé et lancera une grande campagne de communication début 2017 grâce à des rencontres virtuelles entre populations occidentales et africaines.
Des messages vidéos lancés comme des bouteilles à la mer et suivies de rencontres avec les populations locales.
Pour nous aider à financer ce programme: